Oral d’histoire des arts en allemand

, par Delphine Kumar

Compte-rendu d’expérimentation de l’épreuve du DNB
d’ « histoire des arts » en langue allemande au collège Alfred de Vigny, Courbevoie.

Introduction :

Onze élèves de 3ème ont choisi de passer leur épreuve d’ « histoire des arts » en allemand en mai 2012. Il s’agissait d’élèves très motivés et volontaires, apprenant l’allemand et l’anglais depuis la 6ème. Dix d’entre eux avaient été présentés à la certification : six ont obtenu le niveau B1, et quatre le niveau A2. Seuls six d’entre eux ont accepté d’être filmés pendant l’épreuve, et une seule lors d’un entraînement (première vidéo).

Le jury était composé de trois professeurs : un professeur d’histoire-géographie, un professeur de musique et un professeur d’allemand. De ce fait, seule la première partie de l’épreuve était en allemand.

Les modalités de l’épreuve :

La direction du collège a soutenu cette expérimentation à la seule condition que ces élèves suivent le même protocole d’examen que leurs camarades, qu’ils ne bénéficient d’aucun traitement de faveur, malgré la difficulté supplémentaire que représente l’utilisation d’une langue étrangère pendant l’épreuve.

Les élèves devaient donc se présenter devant le jury avec une liste de cinq objets d’étude, reliés à plusieurs des thématiques transversales définies par l’arrêté du 11 juillet 2008. Une seule œuvre libre pouvait figurer sur la liste du candidat.

Le candidat tirait un sujet au sort et avait quelques minutes de préparation. Le seul matériel autorisé durant l’épreuve, outre le support représentant l’objet d’étude, était des notes (rédigées lors du temps de préparation) ou une présentation Powerpoint.

Les deux contraintes imposées en plus pour cette expérimentation :
  le recours exclusif à la langue allemande pendant la présentation (uniquement)
  le choix d’objets d’étude issus strictement du monde germanophone ou ayant un lien direct avec l’Allemagne, mais préparés dans tous les cours (musique, arts plastiques, histoire-géographie etc…)

L’épreuve durait environ une quinzaine de minutes : entre cinq et dix minutes pour la présentation, et la même chose pour l’entretien, en langue française.

Les élèves étaient évalués selon une grille élaborée par l’équipe pédagogique. Ce document commun d’évaluation était quasiment le même pour l’épreuve en allemand, à savoir huit points pour la mise en forme de la présentation (tenue, regard, motivation…). Le critère « expression orale » a été remplacé pour l’épreuve en allemand par le critère « qualité de la langue ».

Et douze points étaient attribués au contenu de la présentation : plan, présentation de l’œuvre, maîtrise des notions de base pour décrire l’œuvre, utilisation d’un vocabulaire adapté, l’expression et la justification de son avis. Les critères d’évaluation du fond étaient ici identiques.

Il n’y a pas eu de préparation spécifique à l’épreuve : j’ai obtenu deux heures supplémentaires (une heure par groupe de cinq ou six élèves) pour l’entraînement, au cours duquel j’ai filmé les élèves et nous avons pu reprendre ensemble les points forts et faibles de leur présentation.

Les objets d’étude sur leur liste provenaient de plusieurs cours, principalement allemand, musique et histoire.
Dans les vidéos, les objets d’étude tirés au sort étaient les suivants : deux photomontages de John Heartfield (caricatures de Hitler), le tableau « Mädchen unter Bäumen » de August Macke (mouvement du « Cavalier bleu »), Richard Wagner et Louis II de Bavière. Deux œuvres libres ont été tirées au sort (Nathan et Maïlys) : la gravure « Melancolia » de Dürer et la photo du soldat sautant les barbelés à Berlin de Conrad Schumann.

Conclusion :

Le bilan de cette expérimentation a été positif pour les élèves. Ils ont exprimé leur grande satisfaction d’avoir passé cette épreuve en allemand, ils en ont tiré également beaucoup de fierté. Leurs notes confirment d’ailleurs cette motivation ; ils ont tous obtenu entre 16 et 20. Mais ce sentiment positif doit être naturellement nuancé par le travail en amont, cause de beaucoup d’angoisse et de stress de leur part, car la préparation déjà lourde, l’était deux fois plus en raison de la langue utilisée.

De plus, quasiment tous les élèves avaient préparé une présentation Powerpoint pour leurs cinq objets d’étude. L’acquisition du vocabulaire spécifique à chaque type d’objet d’étude représentait également une contrainte supplémentaire. Une autre difficulté résidait dans le fait que le projet ne concernait que onze élèves sur vingt-sept dans la classe. Je ne pouvais donc consacrer trop de temps à la préparation spécifique de l’épreuve. J’ai du donc laisser une grande part d’autonomie aux élèves.

Toutefois, en cours d’allemand, avaient été travaillés :
le mouvement du « Cavalier Bleu » (en 4è) avec visite de l’exposition sur les mouvements expressionistes allemands à la Pinacothèque en mars 2012, l’univers de Louis II de Bavière, ses châteaux, sa relation à l’art et en particulier à Wagner, une peinture murale de l’East side Gallery à Berlin et la période 1945-1990, l’autoportrait avec focus sur ceux de Dürer.

La vidéo des oraux

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