Témoignage de Mehdi H. inscrit en section AbiBac

Mes motivations pour m’inscrire en section AbiBac

Ayant de bons résultats à l’école primaire, j’ai choisi l’allemand comme première langue au collège sachant que ce sont généralement les meilleurs élèves qui choisissent l’allemand qui paraît plus difficile que l’anglais. Par ailleurs, certains de mes ancêtres étaient allemands, et il me parut intéressant de « reconquérir ce patrimoine linguistique ».
Outre l’attrait du prestige d’obtenir un double diplôme, ce sont ma relative aisance et mes bons résultats en allemand comme en général qui m’ont poussé à vouloir rester dans les bonnes classes, tout en cultivant l’atout dont je disposais (l’allemand) ; c’est ainsi que je me suis tourné vers la section AbiBac.

Mes appréhensions avant d’entrer dans la section en seconde

Malgré mes résultats satisfaisant dans ma scolarité sans trop d’efforts, le « défi » d’entrer dans une classe sur dossier ET concours était impressionnant.
Par ailleurs, mon collège ne connaissant en moyenne pas de résultats très valorisant, j’appréhendais le niveau général des futurs élèves AbiBac.

Mon bilan de ces trois années

Le niveau des élèves sur l’ensemble des matières était plutôt varié, même en allemand. Venant de différents collèges, les élèves avaient approfondi certaines parties du programme tandis que d’autres non ; le niveau n’était au début pas homogène, et j’éprouvais certaines difficultés et ne me maintenais qu’environ à un demi point au-dessus de la moyenne.
Pour les cours d’allemand, mon niveau restait raisonnable par rapport à celui de la classe (grâce à un bon niveau en grammaire et en conjugaison notamment, malgré un vocabulaire pas assez diversifié), alors qu’il était très bon au collège, mais les cours d’histoire-géographie s’avérèrent bien difficiles ! Mais c’est sans doute par manque de rigueur.
En effet, les élèves entrant en seconde AbiBac se trouvent confrontés à une difficulté doublée, puisqu’ils doivent s’adapter d’une part à un travail de lycéen plus soutenu qu’au collège (comme doivent le faire tous les élèves de seconde), mais en plus l’attente de performances pour les cours en langue allemande est quelque peu pesante, et il faut être motivé pour rendre compte d’un travail régulier et sérieux , pour apprendre les nouvelles notions et le vocabulaire spécifique (notamment en histoire-géographie), et pour faire preuve d’un travail plus important que dans les autres classes. Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à se montrer intéressé et à s’investir :
  s’inventer des sujets de réflexion, chercher le vocabulaire dans le dictionnaire, et le noter sur des fiches de vocabulaire
  lire un peu la presse allemande à la bibliothèque et se familiariser avec le vocabulaire qui doit également être relevé
  éventuellement regarder de temps en temps les chaînes allemandes sur le câble (si possible) ou organiser un après-midi entre élèves de la section devant un DVD en allemand, pour améliorer l’écoute, l’accent et l’aisance de l’expression (en laissant les tournures de phrase s’imprimer dans nos esprits et se voir étonnamment ressortir naturellement)
  le plus important restant la bonne écoute en cours (qui est indispensable pour un élève d’AbiBac surtout) et l’effort de participation, même pour les plus timides ou ceux qui peuvent avoir peur de faire des fautes
  l’investissement dans la vie de la classe ne doit pas être non-plus négligé, il ne faut pas hésiter très vite à se lier à des camarades qui partageront les enseignements propres à la section durant les trois années du cursus ; cela peut passer par exemple par l’organisation de groupes de travail par exemple.

La section AbiBac nous offre, dans le cadre d’un échange (que je considère plutôt comme un partage où chacun se retrouve enrichit à la fin), la possibilité de partir deux à six mois en seconde poursuivre nos études en Allemagne avec des Allemands, de partager la vie d’une famille allemande (que vous considérerez sans doute, comme moi et beaucoup d’autres, comme votre deuxième famille), et vous pourrez ainsi vous créer un cercle d’amis allemands, profiter de la culture allemande chez votre correspondant, avec qui vous tisserez des liens forts et à qui vous ferez découvrir ensuite la France, sans oublier que ce séjour permet de bien parfaire sa maîtrise de la langue allemande.
Pour ma part, j’ai passé six mois en Allemagne ; autant profiter pleinement d’un privilège qui est rare durant les années de lycée.

En section économique, je me suis bien rendu compte que mon séjour en Allemagne avait considérablement amélioré mon niveau d’allemand ! Et même si l’ensemble des élèves – même ceux n’ayant pas suivi de séjour – avaient nettement progressé, ma masse de travail pour les cours d’allemand (et même d’histoire-géographie en allemand) était fortement allégée, ce qui me laissa plus de temps pour travailler les autres matières.

Par ailleurs, le lien étroit à l’Allemagne, à sa culture, à son histoire et à son actualité, est un atout en section économique, puisque ces « petits plus » (qui feront la différence dans le supérieur surtout) permettent d’étoffer nos pensées et de distinguer notre argumentation par notre culture, dans par exemple des sujets qui attraient à la formation de l’Union Européenne.
Outre l’atout que l’allemand et que la connaissance de la culture allemande apportent dans la scolarité, on peut affirmer que la section AbiBac, qui suppose une forte participation orale (avec 11 heures d’allemand par semaine, qui permettent aux élèves de participer énormément, outre les passages individuels pour les exposés oraux), est une excellente préparation à l’épreuve oral du bac de français en fin de première, face à laquelle les élèves ne s’exprimant pas assez à l’oral éprouvent quelques appréhensions !

Au niveau du bac – passant en avance les épreuves d’Histoire-Géographie et de littérature allemande, et passant 15 jours après le bac français, l’oral de littérature allemande – les élèves de section AbiBac ont plus de temps entre les autres épreuves, et peuvent ainsi mieux se concentrer sur leur bac français lui-même, le passage du double diplôme n’est donc pas gênant pour l’obtention du Bac, alors qu’il est un atout en post-bac !

Enfin, je pense qu’il faut soulever le fait que le surplus de travail dû à cette section ne se ressent qu’en seconde, quand en parallèle les autres nouveaux lycéens découvrent de même une masse de travail plus importante à cause du passage au lycée. A partir de la première, on s’habitue véritablement à travailler beaucoup, et à vrai dire, on n’en ressent pas tant le poids.

Ainsi, outre l’atout du double diplôme, l’acquisition en quelque sorte d’une double culture, et d’un bilinguisme maîtrisé, la section AbiBac est une excellente préparation au post-bac, et en particulier aux grandes écoles, puisque les élèves possèdent d’ores et déjà méthode et habitude face au travail.

Les séjours, échanges avec les pays de langue allemande que j’ai effectués au cours des trois années. Ce que cela m’a apporté

Pour ma part, je suis sorti très enrichi de mes six mois en Allemagne !
En premier lieu du point de vue scolaire, mais aussi parce que cela a donné un aspect de mouvement dans mes études, qui peuvent paraître parfois monotones. Ainsi, même s’il ne s’agissait pas véritablement de vacances, ce séjour donne une dimension plus appréciable aux études. J’ai découvert à travers mon voyage cette culture, j’ai vu également que certaines méthodes peuvent être différentes mais tout aussi efficaces (en mathématiques par exemple), j’ai paradoxalement appris sur la France, Paris et son patrimoine, puisqu’en cherchant à faire quelques visites avec ma correspondante dans Paris, j’ai plutôt appris à connaître cette capitale touristique mondiale qui n’est pourtant qu’à 15 km de chez moi !

Après mon excellente entente avec ma famille allemande, et avoir passé en tout une année complète avec ma correspondante, celle-ci est revenue deux fois 15 jours rendre visite à ma famille et moi, tandis que je l’ai rejoint moi aussi 15 jours chez elle.

Outre les gains de ces séjours sur l’aspect scolaire et culturel, mon voyage de six mois m’a permis de prendre du recul sur mon environnement, de « faire connaissance avec moi-même » et de m’affirmer.

Les conseils que je donnerais à un élève qui hésite à s’inscrire en section AbiBac

La section AbiBac n’est pas inaccessible, on y demande surtout une capacité d’adaptation au travail, du sérieux et de la motivation.
On ne perd rien à ne pas se diriger vers cette section, mais on y gagne tellement si on s’implique !
Comme je l’ai dit, pour ma part, l’investissement de travail pour cette section se fait surtout en seconde, ensuite l’aisance et l’habitude au travail prennent le pas. On peut donc dire que l’investissement est minime pour d’importantes retombées, que ce soit du point de vue scolaire (et donc de l’emploi futur), du point de vue culturel, social, mais aussi du point de vue personnel.

Si un élève présente des résultats satisfaisant dans l’ensemble, et que son professeur d’allemand lui recommande ce cursus, je pense qu’il ne doit pas hésiter mais se lancer. Il serait bien dommage de gâcher un potentiel.

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