Le contexte
Pendant le deuxième trimestre de l’année scolaire 2016/2017 j’ai conduit un projet autour de la lecture du livre « Alles nach Plan » de Elisabeth Etz. La classe concernée par ce projet était une classe de 2nde Euro, 32 élèves avec un niveau de langue très hétérogène et une heure de cours par semaine. L’objectif du projet était dans un premier temps d’inciter les élèves à une lecture en allemand plus régulière et d’améliorer ainsi leurs compétences langagières et dans un deuxième temps de motiver les élèves avec une approche différente des pratiques en salle de classe, notamment la coopération entre les élèves et une plus grande autonomie dans leur travail. Dans la classe il y avait des grands problèmes de motivation car pour quelques élèves l’intégration de la classe Euro n’était pas le fruit de leur propre choix.
Le projet a été mené en coopération avec une classe en Allemagne du Kurfürst Ludwig Gymnasium avec lequel le lycée La Bruyère a un appariement.
Le travail avec les élèves a été partagé en deux temps : la lecture du roman de jeunesse de Elisabeth Etz et ensuite la réalisation d’un reportage de style « Deutschlandlabor ».
Globalement je dois constater que le projet final était trop éloigné de la lecture et aussi trop ambitieux par rapport au temps disponible (1h par semaine).
1. Lecture du roman
Dans un premier temps j’ai travaillé avec les élèves sur le thème du livre. Ainsi ils ont assimilé le vocabulaire du thème et abordé les différents genres de livre. En parallèle le professeur de français en Allemagne a fait travailler les élèves allemands sur le même thème. Les élèves allemands ont mené une enquête sur les préférences de lectures des élèves français via un mur virtuel sur internet. A l’aide des réponses ils ont réalisé des affiches sur la lecture des jeunes français qui ont été exposé lors de la journée des portes ouvertes de leur lycée. (le lien du mur : -
https://lyceelabru.padlet.org/deutsch_kother/yewuibflwng7)
L’objectif de compréhension était avant tout une compréhension globale, les élèves devraient être capable de suivre le plot de l’histoire et comprendre globalement ce qui se passe dans le livre.
J’ai partagé la phase de lecture en deux temps : d’abord une lecture en classe et ensuite une lecture en autonomie à la maison. La lecture en classe s’est avérée nécessaire car certains élèves n’avaient pas des stratégies de lecture qui leur permettaient de passer outre les mots inconnus. En séance pleinière j’ai sensibilisé les élèves aux éléments qu’ils comprenaient déjà, pour les diriger ensuite vers un travail avec le dictionnaire en cherchant uniquement des mots clés ou des mots indispensables à la compréhension du texte. Une fois que les élèves avaient compris cette méthode, ils ont réalisé la lecture en petits groupes. La lecture pouvait se faire à voix haute, un élève qui lit aux autres, ou en étape, le groupe s’arrête après chaque paragraphe et fait un petit bilan de ce qui a été compris. A la fin de chaque chapitre les élèves avaient des tâches à réaliser. Le modèle pour ce travail étaient les ‘reading circles’ qui donnent à chaque élève un rôle précis. Pour motiver les élèves j’ai laissé le choix des rôles aux élèves :
– Fragensteller : l’élève formule 3 à 5 questions qu’il va poser aux autres élèves.
– Illustrator : réalise un dessin ou une esquisse en rapport avec le texte et explique son dessin aux autres
– Wortschatzfinder : l’élève est responsable du vocabulaire et cherche les mots dans le dictionnaire, il établit également une liste de vocabulaire important
– Zusammenfasser : doit résumer le texte lu en quelques phrases en allemand
– Vernetzer : construit des liens entre les différents chapitres
– Psychologe : analyse et décrit le caractère et les relations des personnages du livre
2. Rencontre avec l’auteur
A la fin de la phase de lecture les élèves ont rencontré l’auteur du livre E. Etz. La rencontre a été préparée avec les élèves, les élèves ont réfléchi à des questions qu’ils souhaitent poser à l’auteur. Pour les élèves l’histoire du livre n’était pas claire et ils étaient très contents de pouvoir s’adresser à l’auteur. La plupart des élèves était très satisfait de cette rencontre parce qu’ils ont constaté qu’ils comprenaient les réponses de l’auteur. Cette rencontre a énormément motivé les élèves pour la suite du projet.
3. Réalisation d’un reportage type « Deutschlandlabor »
L’idée était que les élèves, en partant de la problématique du livre d’Elisabeth Etz, trouvent un sujet pour réaliser un épisode « Frankreichlabor ». Pour cela nous nous sommes demandés quels problèmes de jeunes adolescents sont traités dans le livre. Les élèves ont établi une liste qu’ils ont ensuite complété avec des thèmes qui leur paraissent également important. Grace à cette liste les élèves ont trouvé le sujet de leur reportage : « Welche Themen beschäftigen Jugendliche in Frankreich und in Deutschland heute. »
Bilan de la 2° partie
La dernière partie du projet n’a pas pu être menée jusqu’au bout. Pour cela il y a plusieurs raisons :
– Le projet était trop important pour 1h de cours par semaine. Les séances sont trop espacées et le élèves ne se souviennent plus de ce qu’ils ont fait la dernière fois, le travail sur le projet était trop morcelé.
– Nous avons perdu beaucoup d’heures de cours en fin d’année (Certification, EAO, épreuves de LVO) ce qui a encore plus morcelé le travail. Et il ne nous restait pas suffisamment de temps pour finir le projet.
– Je n’avais pas anticipé les autorisations au droit à l’image. Au lycée la Bruyère les élèves ne signent pas au début de l’année une autorisation à l’image et il aurait fallu demander aux parents de tous les élèves interviewés une autorisation, notamment pour le ‘micro-trottoir’ et ‘l’expérience’ ce qui rendait la réalisation trop lourde pour le peu de temps qui nous restait.
– Le projet final était trop éloigné du travail qu’on avait réalisé avant, il aurait fallu rebondir sur les petits scènes jouées par les élèves et plutôt préparer une petite pièce de théâtre ou autre chose dans ce sens…
Bilan général
Le travail sur le projet était très satisfaisant pour la partie lecture et aussi pour la rencontre avec l’auteur. Mais il l’était beaucoup moins pour la partie réalisation d’un reportage.
Un autre problème était la collaboration avec les collègues en Allemagne. Nous ne nous sommes pas suffisamment concertés avant la réalisation des tâches. J’aurais dû rebondir plus sur le travail mené par ma collègue professeur de français et réaliser quelque chose qui ressemblait plus à ce que les élèves allemands réalisaient. Les élèves allemands n’ont pas écrit une petite présentation comme les élèves français. Quant à la collaboration avec l’autre collègue, un professeur d’allemand, elle n’a pas eu lieu. Le collègue n’a pas répondu à mes mails et la classe allemande n’a pas lu des extraits du livre comme c’était prévu au début.
En conséquence je pense qu’il sera avantageux d’avoir un projet moins ambitieux, à réaliser avec des collègues qu’on connaît bien et si possible avant la rencontre avec l’auteur ou au moins avant le mois de mars, car après il nous reste trop peu de temps pour travailler avec les élèves.